11 juin : Ronceveaux- Zuburi
06h00. Un hospitalier nous réveille en chantant un « magnificat » et avec des bonjours en Européen : Morning, Morgen, bonjour, olaa….. Nous sommes une centaine à émerger dans l’immense dortoir. Curieusement nous avons bien dormi et les ronfleurs et autres bruiteurs incongrus ne nous ont pas gêné. Vers 07h00 le « troupeau » de pèlerin démarre. Ça sera toujours comme ça. Les deux premières heures, nous sommes un peu en paquet mais rapidement les petits groupes se forment et nous retrouvons le calme du chemin. Avec nous marchent Aline, Québécoise de 78 ans bon pied, bon œil, trois dames Toulonaises bien sympathiques, une Allemande qui fume à la pause, Un druide zen au pantalon à carreau et même un Écossais « cool » en kilt. Ça forme un beau groupe bien cosmopolite dans lequel Astérix et Obélix auraient eu parfaitement leurs places. Aujourd’hui nous ne faisons qu’une vingtaine de kilomètres et le chemin est relativement facile après les difficultés d’hier. Soudain dans une montée, on se frotte les yeux. Devant nous à un centaine de mètres on aperçoit une jeune dame avec une poussette. On la rattrape et on confirme qu’il y a bien un bébé. Anna (la maman) et Pénélope font leur chemin. On sympathise rapidement avec cette jeune Allemande qui a l’intention de rallier Saint Jacques. Pénélope (huit mois) est ravie. Dans une montée, je fais du pousse-poussette. En fait, ce n’est pas si dur et les grandes roues font que le bébé n’est pas secoué. Dans la descente vers Zubiri, un bon orage avec de la grêle nous surprend. Je considère qu’il pleut et c’est à cadence forcée que nous fonçons vers notre gîte. Les trois Toulonaises qui avaient pris un peu de retard et arriveront une heure plus tard. Elle nous racontent que le chemin s’est transformé en rivière.

Un bon moment avec deux des Toulonaises, l'Allemande qui fume et notre druide zen. Pour sourire sur les photos en Espagne il faut dire : "Patatas!!!!"
12 juin : Zuburi – Cizur minor en passant par Pampelune.
Nous avons 25 km à faire aujourd’hui avec un taux d’hygrométrie élevé et poncho. En clair, nous avons de la chance car il n’y a pas d’orage. L’humidité nous gâche la traversée de la belle ville de Pampelune. Tant pis on reviendra.
13 juin : Cizur Minor – Puente la Reina.
20 km avec une montée vers la sierra Del perdon et ses célèbres statues. Séance photo puis nous descendons vers Puente la Reina. Les Pyrénées sont déjà loin derrière nous. Nous découvrons en début d’après-midi la richesse de notre ville-étape qui nous offre toute sa splendeur.

Comme la plupart des agglomérations se situant sur le chemin, Puente la reina est né du pèlerinage et son pont du XIème siècle a été bâti à cet effet.
14 juin : Puente la Reina – Estella.
Aujourd’hui le pèlerin a moins le moral. Sans doute le contre-coup des efforts des jours passés. J’ai mal au dos, mon sac est mal réglé et j’ai du mal à suivre Marie-Yvonne qui est increvable. Je ne suis pas le seul. le soir à l’étape un Brésilien craque un peu. On le retrouve dans l’auberge. Il a bu une bouteille de vin. Il grimpe les escaliers en chantant en Européen : « yo suis oune alpiniste! » et il escalade son lit. Un quart d’heure après, il ronfle. Le lendemain, il a retrouvé la moral et la forme.
15 juin : Estella – Los Arcos.
Ça va mieux aujourd’hui. La sortie de Estella est belle et comme tous les matins nous apprécions les premiers kilomètres. Nous traversons Irache, un mythe qu’aucun pèlerin ne rate , découvrir pourquoi ci-dessous. Après nous marchons dans les plaines d’une beauté incomparable vers Los Arcos. le soir, nous y buvons deux bières simplement pour pouvoir dire : » Dos pérégrinos chicos dos desperados à Los arcos! ». la déconnexion est trop forte. Demain, nous repassons à l’eau claire.

La Bodegas d'Irache. A cette fontaine coule du vin pour les pèlerins à partir de 08h00 du matin. Et voilà, nous sommes passés à 07h45. Tant mieux car nous risquions d'allonger la route.

La logistique est assurée. Régulièrement, nous rencontrons des endroits pour nous restaurer, même au milieu de la campagne. Système D. C'est pratique et convivial.
16 juin : Los Arcos – Viana.
Encore une journée à forte humidité, poncho et gadoue. C’est beau mais nous ne rencontrons pas grand chose de spectaculaire à voir à cause de la météo. Nous envisageons de prendre le bus à Viana pour rejoindre Logrono. Hou! les vilains. Nous arrivons à destination sous une humidité à grosses gouttes. Allez trouvez un autobus là-dedans. Une gentille dame tente de nous aidez. j’attaque en Européen : « Olaa signora! oune autocar per Logrogno, por favor! ». Des grands yeux dubitatifs me regardent. « si si autocarrr! » je mets des rrrr pour faire plus Espagnol. les yeux de la dame ne changent pas. « Vroum vroum! autocarrr, Logrogno! » . Éclairage des grands yeux et rigolade : » Ahhhh, autoboussss, ha ha. si si 17h00! » . « Moucho gracias ! ». Bon 17h00 c’est trop tard, on décide de rester à Viana. Vous ne l’aviez peut-être pas remarqué mais vous venez d’apprendre un mot en Européen, c’est « vroum vroum! ».
17 juin : Viana – Logrono (à pied) puis Najera.
Le matin, nous descendons vers Logrono. L’humidité est toujours là. Nous décidons donc de prendre un bus ( hou les vilains!) entre Logrono et Najera. Ça nous permet de ne pas faire l’étape du 18 juin et de nous venger de la « pelle du 18 juin » que j’avais subie à Saint-Fulgent (Vendée) il y a un an. Bon on se cherche les excuses que l’on peut. Nous quittons aujourd’hui la Navarre, donc le pays Basque pour entrer dans la Rioja (Excellents vins). Nous arrivons dans la soirée à Nàjera. Le beau temps est revenu. Nous dormons dans un gîte privé où nous sommes seuls. Notre hôte nous accueille avec une tête compatissante comme si nous avions à supporter une mauvaise nouvelle. Il nous apporte son soutien d’Espagnol puisque la France vient de subir ses premières défaites humiliantes lors de la coupe du monde. Je lui explique que franchement sur le chemin on s’en f… Victoire, ca se déride et nous passerons une très bonne soirée. En fin d’après midi, nous avons visité le panthéon royal de Santa Maria. Sublime. LA SUITE ….
A la pause café
j’ai l’impression que vous n’avez pas marché !
Vous avez dit mille combien de km ???
Pour ne pas perdre pied
vous apprécierez la prochaine rando
que je vous ai concoctée ………
A bientôt
Amicalement Sacha
By: Sacha on 18 novembre 2010
at 18:39